Un jeudi, à la maison éco-citoyenne de Bordeaux, j’assiste à un moment important. Celui où pendant 2h, vous écoutez presque religieusement une conférence… Des mots qui font échos, des retours d’expériences qui vous font « le tilt » comme on dit. Animée par Jérémie de La Famille (presque) Zero Dechet, nous vous ferons ici le debrief de leur expérience.
« Zero Dechet » est une tendance qui se démocratise de plus en plus. Portée initialement par Béa Johnson, de plus en plus de citoyens s’intéressent à leurs impacts écologiques, à des modes de consommation plus alternatifs, plus naturels, plus locaux, plus responsables. Revenir à des communications de proximité, à de l’humain, à de l’échange.
Cette famille de Seignosse dans les Landes, est constituée de Bénédicte, illustratirice/dessinatrice, de Jérémie, auteur et de leurs deux enfants 3 et 5 ans. Ils ont fait le choix de réduire au maximum leurs déchets et de trouver des alternatives pour vivre mieux, pour vivre sains, pour vivre « durablement ».
Un constat, une prise de conscience
Ce beau couple est impliqué écologiquement depuis plus de 15 ans à travers des associations, des ONG : de Surfrider à l’asso de Nicolas Hulot, tous les sujets ont été abordé, la mer, la montagne, le cycle de l’eau… Rajoutant à cela une expérience de vie en Afrique les confrontant directement aux différents scandales écologiques du territoire.
A travers ces expériences, à chaque fois un même constat :
« Le déchet est le symptôme de notre société de consommation,
on y revient toujours, à chaque fois où on passe… ».
Nous comptons aujourd’hui 390 kg de déchets / par personne / par an. Ça c’est ce qu’on voit, nous consommateurs. En réalité, c’est 50 tonnes de déchets / par personne / par an. 50 tonnes de déchets pour produire nos vêtements, notre ordinateur, notre voiture, notre paquet de céréales, notre « pouf ikea qui est trop beau mais qui ne sert à rien ». Le tout bien sûr dans des pays tels que l’Inde ou l’Afrique, bien loin de nous et bien loin des normes écologiques, des process de traitements des déchets…
Alors qu’est-ce qu’on fait ? On prend conscience. On regarde notre poubelle et on observe notre façon de vivre. Marketée, chimique, hypra colorée, hypra emballée…. Et on agit.
Comment devenir Zéro déchet ?
Pour devenir zéro dechet, cela demande de choisir une autre économie et de la soutenir. De revoir nos priorités et nos modes de consommation. Mais dans le quotidien, c’est surtout de se ré-organiser et d’anticiper.
Oui, les barquettes qu’on déballe devant la TV, « parce qu’on n’a pas le temps », c’est terminé. 3 balles pour bouffer du riz à l’huile avec des bouts de viandes plastiques qui baignent dans une sauce douteuse… Bon, on ne voit pas vraiment le plaisir…
Alors, oui on organise son temps autrement : on cuisine, on fait les courses différemment. Aller prendre de beaux légumes frais chez un maraîcher ou un agriculteur ou une ruche ou une AMAP… est tout de même plus jouissif et épanouissant que de « se taper les néons agressifs et agités du Carrefour le samedi matin« .
On adopte donc la méthode des 5 R de la Famille Zero Dechets
Comme disant Jérémie « avant, tout était mutualisé, le voisin nous prêtait sa perceuse à l’occasion et nous on lui passer la tondeuse au besoin. Aujourd’hui, chacun doit tout posséder. » Chacun doit avoir l’appareil à raclette ou la tronçonneuse …
Réduire sa consommation, ça permet également de réduire son budget et de le consacrer sur des moments, des expériences… La famille Zero Déchet adopter aune autre philosophie : « Du coup, nous avons besoin de moins d’argent, nous travaillons donc un peu moins et vivons plus ».
« L’occasion est une source écologique ».
Et en cosmétique ?
Et en cosmétique, c’est pareil. Selon Greenpeace, nous retrouvons prés de 100 000 molécules chimiques aujourd’hui qui circulent sur le marché, dont 99% sans connaissances des effets sur notre santé. Nos tissus, à travers nos produits de beauté, nos produits d’hygiène, accumulent et stockent ces substances. Nous amenant vers ce qu’on appelle les « maladies de civilisations » : cancers, alzeimer… Nous pouvons par des recettes simples et peu coûteuses réaliser nos propres cosmétiques naturels [Voir les recettes Loutrées] ou consommer auprès de professionnels de notre territoire, engagés et passionnés. [Voir les Portraits du Sud Ouest]
Les bénéfices d’une démarche Zéro déchet
> Réduction de son budget alimentaire, cosmétique et finalement tout budget de « consommables »
> Une consommation bio, locale, de saison. Manger des produits frais, de qualité. Prendre plaisir à cuisiner de beaux produits, découvrir de nouvelles recettes. Ce n’est plus juste « se nourrir », c’est «apprécier manger mieux».
> Le développement d’une autre économie « Notre argent reste sur notre territoire ».
> Vivre mieux, savoir que nous agissons, ne plus subir,.
Pour suivre ce nouveau mode de consommation, je vous invite sincèrement à lire leur livre, très clair, très ludique. Le ton est léger et en rien moralisateur ou culpabilisant. Vous y trouverez des astuces simples pour réorganiser votre quotidien.
« Le zéro Déchet n’est pas une mode, c’est une nécessité, un devoir. Ne perdez plus un instant pour lui donner une chance d’enrichir votre quotidien, de donner du sens à votre passage sur Terre » – Béa Johnson.
Page facebook de la Famille ZERO DECHET : facebook.com/famillezerodechet
Page Facebook Bloutouf, l’illustratrice : facebook.com/BDbloutouf
Sources :
Liste des produits recyclables : http://www.p-interactif.com/IMG/pdf/Recyclables_ou_non.pdf
http://www.greenpeace.org/france/fr/vigitox/
* http://www.planetoscope.com/recyclage-dechets/1393-collecte-et-recyclage-de-vetements-en-france.html
** Service public : les sacs à usage unique interdits à partir de Juillet 2016
Crédits photos : Site officiel Zero Déchet / Photos prises lors de la Conférence du 26/05/2016
Publié le : 27 mai 2016
Très bon article, qui reflète parfaitement cette initiative familiale, conviviale et révolutionnaire 🙂
Merci B-Happy ! En effet, une belle conférence, une belle démarche qui bouleverse en un rien de temps la vision de son propre quotidien !