Votre Loutre, elle aime bien s’intéresser au bonheur, vous le savez bien ! Alors, elle essaye de glaner auprès d’expérimentateurs lettrés des pensées positives. Y a du Paulo Coehlo, y a du Gounelle, y a du Lenoir, y a des TedX à la pelle et y a surtout depuis peu, un qu’elle affectionne par sa simplicité et pédagogie : Serge Marquis !
Alors dans la recherche du bonheur, on aborde souvent le « lâcher-prise », « l’instant présent », la méditation, la gratitude, la bienveillance, l’amour sans jugement, l’altruisme… En somme plein de concepts, qu’on essaye de comprendre, d’approcher, d’expérimenter, avec cette forme de rigueur personnelle et ce bras de fer inconscient avec soi-même. Finalement, Serge Marquis met le doigt sur ce qui est au départ de tout. L’égo. Juste une histoire d’égo. Le principal concerné sur nos souffrances humaines et communautaires.
Serge Marquis, le médecin de l’égo
Médecin québécois, il est également auteur et conférencier, considéré comme l’un des meilleurs experts mondiaux sur la gestion du stress et de la prévention des risques psycho-sociaux. Il est spécialisé dans l’épuisement professionnel et la détresse psychologique au travail. A travers deux livres humanistes et accessibles, il ouvre les portes de ce qu’est l’égo dans nos vies de tous les jours.
EgoMan et Pensouillard
« Le jour où je me suis aimé pour de vrai »
Celui-ci est romancé, mettant en scène un enfant en quête de réponses sur « EgoMan », ce personnage qui contrôle les larmes, les angoisses, les colères des adultes. A ces côtés, sa mère, prise malgré elle par ces questionnements. Beaucoup d’émotions dans ces pages, quelques larmes, abordant la course aux carrières, à la reconnaissance, à les « qu’en dira-t-on », à l’amour pur et bienveillant, à la maladie, au rejet…
Ce roman est facile à lire, mais accrochez-vous, vous pouvez sortir les mouchoirs, tant par l’empathie que vous pourrait y faire que par ce que ça peut vous renvoyer…
« On est foutu, on pense trop ! »
Avec simplicité et humour, il met ici en scène celui qu’il appelle « Pensouillard », un hamster mental du quotidien qui ne pense pas vraiment, mais pensouille. Courant dans sa roue et formant ce petit moi « égoique », ce « moi je, moi, et re-moi ». Celui qui critique, juge, râle, autant sur lui que sur les autres. Cette petite bête mentale que nous possédons tous, plus ou moins en forme selon les jours. Celui qui nous fait klaxonner ou jurer à tout bout de champ, celui qui jalouse secrètement, celui qui se gargarise d’un exploit ou simplement qui vocifère dans sa barbe « je bosse comme un tabanasse et c’est toujours moi qui me tape la sortie des poubelles dans cette baraque » !
Les pages sont drôles et ses conseils de « pensées », indulgents.
A travers ses deux livres, Serge Marquis nous parle de conscience-ego et conscience mentale, de décroissance personnelle pour une croissance de bonheur. De cette quête identitaire du « qui je suis », du moi unique et reconnaissable, du moi fort ou du moi faible pour simplement « être ». D’arrêter de perdre du temps sur untel qui a dit ou fait ça, d’arrêter de prendre comme une attaque personnelle le paquet de gâteaux vides dans le placard ou de s’entendre dire « nan mais moi, j’ai toujours été là pour lui/elle! Peut pas me faire ça ! A moi ?!« . En somme, d’arrêter de « pensouiller » sur des idées négatives nous empêchant d’être présents.
« La vraie valeur d’un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi ». A.EINSTEIN.
« L’humilité, c’est comme la clé d’or. Quand on pense la tenir, elle disparait »
Comme il le souligne, bien dur « d’arrêter » et si on y arrive, on se rend vite compte que ce n’est pas acquis. Votre loutre en première ligne, elle aime bien faire sa fière, exhiber les chaussons tricotés par ses soins, défendre ses opinions, laisser ses esprits fantasmer sur un avenir ou rejouer des scènes passées alors qu’on lui parle. Oui… Même si on pense reconnaitre où est l’égo, c’est bien compliqué de l’empêcher d’apparaitre. Alors Serge Marquis, sympa et indulgent, nous suggère donc à travers sa plume, à défaut de s’arrêter, d’apprendre à observer ce dit ego-hamster lorsqu’il s’éveille, de voir s’il met en jeux son « moi-je ».
Un regard sur ce petit-moi, pour ralentir simplement sa course et tenter de toucher le Saint Graal : le « Ici et maintenant« .
* A cette amie qui me l’a fait découvrir et qui avec moi, cherche : #MerciMonChat.
@Crédit photo : Maude Chauvin – Guy Saint-Jean Editions
Publié le : 26 décembre 2017