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Captain Fantastic : Le film #PauseCiné

Le : 3 août 2016
Dans :
Captain Fantastic : Le film #PauseCiné
Temps de lecture : 3 minutes

Il fait grand bruit en ce moment : Captain Fantastic. Une fable familiale qui pose les questions de la consommation, de la pression sociale, de la marginalisation. Pour cette occasion, votre Loutre se la joue critique de cinéma et donne son point de vue…

Par contre, elle vous l’annonce dés le départ : ici, pas de blagues! Parce que ce film est philosophique, votre loutre met sa cape de littéraire comme elle aime parfois faire, et part se gargariser à travers ces quelques lignes dans un discours profond et critique! Alors, bonne lecture, c’est parti 😉

Pour commencer…

Captain Fantastic est un film réalisé par Matt Ross cette année et déjà largement récompensé : Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2016, Prix du Jury et du Public au Festival du cinéma américain de Deauville 2016 et le Golden Space Needle du meilleur film au Festival international du film de Seattle.

Au cœur des forêts du Nord-Ouest Pacifique, Ben (Viggo Mortensen ou alias le beau Aragorn du Seigneur des anneaux #totallove) vit avec sa femme et sa tribu de 6 enfants, totalement marginaux et isolés de la société « capitaliste-consumériste ». Il se consacre ardemment à l’enseignement académique et physique de ses enfants.
Jusqu’au jour où une tragédie familiale se produit, forçant la famille à quitter leur petit nid paradisiaque. Les enfants sont donc confrontés à cette société, à la fois excitante et périlleuse de la consommation américaine …

Ce qu’on a aimé..

Consommation et Communication : les limites de nos sociétés
Oui, c’est le sujet cœur du film : notre société qui consomme. « Qu’est ce qu’ils ont les gens ? Ils sont malades ? […] Parce qu’ils sont tous gros…« . Le père transmet donc à ses enfants le mal-être d’une société qui sur-consomme, sans conscience, en auto-destruction programmée et organisée. Des scènes plutôt marrantes et légères qui nous renvoient à nos incohérences naturelles du quotidien.

La citation qui va bien :

« Si vous estimez qu’il n’y a aucun espoir, alors vous garantissez que tout espoir va disparaître. Si vous estimez qu’il existe un instinct de liberté, que chacun a le pouvoir de faire évoluer les choses, alors il y a la possibilité que vous contribuiez à rendre le monde meilleur »

– Noam Chomsky (revisité par la VF du film)

Se marginaliser nous évite-t-il vraiment une forme de pression sociale ?
Nous voyons ce père qui transmet ses idéaux à ses enfants, ses « colères » contre la société. Et dans une quête de bonheur et d’épanouissement, il va leur imposer une façon de vivre et de penser. Alors, outre la question de l’éducation que ce film peut soulever, n’y a t-il pas dans sa façon de se comporter une nouvelle forme de pression « sociétale » ? Le père est le référent et dépose ainsi à son tour cette pression du « bien vivre » sur son microcosme.

Et un peu moins apprécié

Le Diktat paternel et clichés de l’anti-conformisme ?
Petite critique de Télérama qui nous annonce : « tout ça est bien joli mais tout de même assez aberrant, tant ce modèle de société obéit au diktat d’un père, monstre d’orgueil, dans une toute-puissance inquiétante.[…] On a toujours l’impression d’être en avance sur le film, très démonstratif. Matt Ross ne connaît visiblement pas l’ellipse et se complait souvent dans des clichés d’anticonformisme comme dans les bons sentiments »

Un peu sévère mais pas très loin de la vérité. Des scènes parfois un peu faciles où on aurait attendu plus de silence pour laisser place à nos interprétations et nos propres philosophies. Des scènes de remises en question trop directes et prévisibles. Ce film a néanmoins su soulever des questionnements à certaines personnes aux prémisses d’une « prise de conscience » et confirmer ceux qui avaient déjà pas mal avancé sur ce sujet.

Malgré quelques points, votre Loutre le recommande tout de même, parce que le sujet touche, parce que le sujet compte. Belle prose !


Sources :
Telerama – « “Captain Fantastic” de Matt Ross : fable écolo-familiale aux (trop) bons sentiments »

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